Pour une raison toute personnelle, je ne peux malheureusement l'effectuer sur Internet.
Je vais donc m'armer de ma petite calculatrice et vous donne rendez-vous au prochain billet
Amicalement
James


Il est à noter que les hommes peuvent mettre leur femme à la porte et demander le divorce si celle-ci se révèle avoir commis un quelconque acte la rendant "impure". En pareil cas, les infortunées qui se retrouvent à la rue, n’ont d’autre choix que de se vendre pour subvenir à leurs besoins. En revanche, il est socialement acceptable pour un homme (dans la mesure où il reste discret) de fréquenter des prostituées car on tient pour naturel sa propension à rechercher du plaisir avec des femmes autres que la sienne. L’épouse qui ne peut demander le divorce, n'a alors d'autre choix que celui d'accepter la situation
Concernant la protection de l’enfance, il faut attendre 1886 pour que la loi fixe à 16 ans au moins, l’âge légal de la prostitution. Mais dans le monde de Withechapel, où les plus faibles sont souvent affamés et où le surpeuplement prodigieux des taudis encourage l'apprentissage précoce des gestes sexuels, il faudra attendre le début du XXème siècle pour que la loi commence à être mise en application.
Voilà. L’exposition principale est terminée. Les personnages importants sont quasiment tous identifiés et caractérisés, de même que leurs buts et leurs objectifs. Doyle sûr de lui, pense donc qu’avec son talent et celui de ses deux acolytes, ils vont probablement surclasser Scotland Yard et démasquer le tueur. C’est ainsi qu’ils s’apprêtent à pénétrer dans le monde interlope de Whitechapel afin de mettre en application leurs théories.
Si l’on voulait utiliser une métaphore foraine, nous dirions que nous venons de finir l’ascension relativement lente de la première montagne russe. Nous sommes maintenant à son sommet et la descente ou plutôt le saut dans le vide, est maintenant imminent. Le reste ne sera qu’une succession sur 5 albums, de violentes descentes, de loopings, d’inversions, de légères remontées avant d’entamer des suites de pentes autour d’axes verticaux, des virages à 180°, des tunnels tubulaires…
Bref, on devrait bien s’amuser.
Quand nos protagonistes spéculent sur les actes de Jack (hypothèses bien différentes de celles de la police qu’ils considèrent avec raison, comme absurdes), le lecteur découvre une vision "objective". La vision exacte de ce qui s’est passé. Il constate ainsi le décalage entre leurs théories et la réalité.
C’est le principe du contrepoint. En musique, le contrepoint est un style d’écriture qui joue sur la superposition organisée de lignes mélodiques distinctes. Cette théorie hyper dynamique permet de dramatiser une situation tout en rendant les héros faillibles, facilitant ainsi l’identification et la catharsis chère à Aristote.
On retrouve cette technique dans Chantons sous la pluie. Au début du film, la star de cinéma muet, Don Lockwood explique à ses fans comment ses parents l’ont nourri dés sa plus tendre enfance, de Shakespeare, de Molière et de tous les grands classiques. Ils lui ont ainsi inculqué la devise de sa vie "De la dignité, avant tout, de la dignité". Un discours ô combien moraliste, quelque peu différent de ce que l’on découvre à l’image.