dimanche 30 mai 2010

Ô temps suspends ton vol !

Lamartine m'excusera ce petit emprunt, mais je viens de me rendre compte que je n'avais pas effectué ma déclaration d'impôt :) et justement, la chose doit être envoyée demain.
Pour une raison toute personnelle, je ne peux malheureusement l'effectuer sur Internet.
Je vais donc m'armer de ma petite calculatrice et vous donne rendez-vous au prochain billet

Amicalement

James

jeudi 27 mai 2010

Dans l'antre de la bête

Voici toujours le découpage de la scène la plus forte (selon moi) de l'album. Il est difficile voire impossible de travailler sur une BD qui raconte les crimes de l'éventreur sans aller faire un tour à whitechapel.
Pas à pas, les héros progressent dans l'antre de la bête. Enfin, sur son terrain de chasse pour être plus précis. En fin de scène, Jack y apparaitra brièvement. J'aurai adoré pousser plus loin ce jeu du chat et de la souris, mais ce n'était pas le propos de cette scène. L'autre plaisir concerne l'ambiance de ce quartier. Je connais Londres, mais je n'ai jamais mis les pieds dans ce quartier (qui a du évidemment bien changer depuis :) Cela m'aurait je pense été utile pour mieux travailler "l'espace", mieux appréhender l'architecture. Tout ce que j'imagine de ce quartier est purement fantasmé. J'espère avoir crée quelque chose de suffisamment fort. C'est délicat, car je ne dispose que de quelques cases pour poser l'ambiance.

A suivre ...

James


mardi 25 mai 2010

Withechapel ; c'est le pays joyeux des enfants heureux, des monstres gentils, oui c'est un paradis

Avec les interdits victoriens de la fin du XIXème siècle, le marché de la prostitution augmente de manière prodigieuse dans les rues et les bordels de Withechapel. De la plus raffinées à la plus glauque, 2200 femmes vendent leur corps. Un enfer, un cloaque qui ferait passer les lupanars de Bangkok pour des jardins d’enfants.

Il est à noter que les hommes peuvent mettre leur femme à la porte et demander le divorce si celle-ci se révèle avoir commis un quelconque acte la rendant "impure". En pareil cas, les infortunées qui se retrouvent à la rue, n’ont d’autre choix que de se vendre pour subvenir à leurs besoins. En revanche, il est socialement acceptable pour un homme (dans la mesure où il reste discret) de fréquenter des prostituées car on tient pour naturel sa propension à rechercher du plaisir avec des femmes autres que la sienne. L’épouse qui ne peut demander le divorce, n'a alors d'autre choix que celui d'accepter la situation

Concernant la protection de l’enfance, il faut attendre 1886 pour que la loi fixe à 16 ans au moins, l’âge légal de la prostitution. Mais dans le monde de Withechapel, où les plus faibles sont souvent affamés et où le surpeuplement prodigieux des taudis encourage l'apprentissage précoce des gestes sexuels, il faudra attendre le début du XXème siècle pour que la loi commence à être mise en application.

mercredi 19 mai 2010

Attachez vos ceintures !

Voilà. L’exposition principale est terminée. Les personnages importants sont quasiment tous identifiés et caractérisés, de même que leurs buts et leurs objectifs. Doyle sûr de lui, pense donc qu’avec son talent et celui de ses deux acolytes, ils vont probablement surclasser Scotland Yard et démasquer le tueur. C’est ainsi qu’ils s’apprêtent à pénétrer dans le monde interlope de Whitechapel afin de mettre en application leurs théories.

Si l’on voulait utiliser une métaphore foraine, nous dirions que nous venons de finir l’ascension relativement lente de la première montagne russe. Nous sommes maintenant à son sommet et la descente ou plutôt le saut dans le vide, est maintenant imminent. Le reste ne sera qu’une succession sur 5 albums, de violentes descentes, de loopings, d’inversions, de légères remontées avant d’entamer des suites de pentes autour d’axes verticaux, des virages à 180°, des tunnels tubulaires…

Bref, on devrait bien s’amuser.

dimanche 16 mai 2010

Il était une fois dans l'Ouest

Lorsqu'on travaille sur un projet graphique, comme une bande dessinée, il est difficile d'en extirper une image somme, une image qui présente tout ce que l'on veut y mettre, ce qui permet d'illustrer au mieux le récit, les personnages, et puis, un peu ses souhaits
C'est d'autant plus délicat lorsque ce projet se fait à quatre mains. Chacun se fait le film de cette histoire dans sa tête avec le secret espoir, qu'à la fin, les visions de chacun s'assemblent.
Pourtant, alors que j'ai achevé depuis quelque temps le découpage et que j'avance sur les planches finales, j'ai toujours su que l'image principale de la deuxième page ci-dessous, illustre parfaitement ce que j'ai aimé dans ce récit et ses personnages.
Même si les héros ne portent pas de Stetson, de Colt à leurs ceintures, ce cadrage est directement inspiré des westerns qui ont nourri mon enfance.
La bagarre qui se déroulera dans les pages suivantes fait de cette longue séquence, celle que je préfère de tout l'album.



mardi 11 mai 2010

Quand Aristote chante sous la pluie

La bande dessinée est la synthèse de séquences de dessins et de textes. Si le dessin montre très exactement ce qui est écrit, il y a redondance et ennuie pour le lecteur. Ce système est considéré comme maladroit, même si certains l’utilisent comme technique narrative (Jacobs avec Black et Mortimer par exemple. Mais c’est Jacobs…).

Quand nos protagonistes spéculent sur les actes de Jack (hypothèses bien différentes de celles de la police qu’ils considèrent avec raison, comme absurdes), le lecteur découvre une vision "objective". La vision exacte de ce qui s’est passé. Il constate ainsi le décalage entre leurs théories et la réalité.

C’est le principe du contrepoint. En musique, le contrepoint est un style d’écriture qui joue sur la superposition organisée de lignes mélodiques distinctes. Cette théorie hyper dynamique permet de dramatiser une situation tout en rendant les héros faillibles, facilitant ainsi l’identification et la catharsis chère à Aristote.

On retrouve cette technique dans Chantons sous la pluie. Au début du film, la star de cinéma muet, Don Lockwood explique à ses fans comment ses parents l’ont nourri dés sa plus tendre enfance, de Shakespeare, de Molière et de tous les grands classiques. Ils lui ont ainsi inculqué la devise de sa vie "De la dignité, avant tout, de la dignité". Un discours ô combien moraliste, quelque peu différent de ce que l’on découvre à l’image.

dimanche 9 mai 2010

Dexter ! (?)

En ce moment, tout en avançant sur les nouvelles planches, je dévore (oui, le mot est assez juste), la série Dexter. Cela faisait un bout de temps que j'en entendais parler et j'ai voulu moi aussi sauter le pas pour me confronter à une énième création autour d'un tueur en série.
Quelle réussite ! J'en suis totalement fou ! Au point de vouloir revoir les scènes de crimes des pages ci-dessous. Bien sûr, mon souhait n'est pas de rendre Jack aussi attachant que Dexter, mais probablement plus "humain" ... plus complexe.
Il faut vraiment que je creuse cela.

James



jeudi 6 mai 2010

HAMMER mon amour

Pour écrire, je me suis servi d’esprits et d’ambiances graphiques. En permanence, j’avais en tête les images de films de la Hammer, cette société britannique qui produisit des films d’horreur, fantastiques et d’aventures dans les années 50/60 (Dracula, Le Chiens des Baskerville... avec Peter Cushing et Christopher Lee) ou encore les illustrations qui parcourent les livres de Sherlock Holmes. Toute l’imagerie des journaux de l’époque bien sûr (illustrations du Punch notamment) et celle, gothique et populaire à souhait de Jack sortant du brouillard ou encore le romantique Dracula de Coppola.