mardi 11 mai 2010

Quand Aristote chante sous la pluie

La bande dessinée est la synthèse de séquences de dessins et de textes. Si le dessin montre très exactement ce qui est écrit, il y a redondance et ennuie pour le lecteur. Ce système est considéré comme maladroit, même si certains l’utilisent comme technique narrative (Jacobs avec Black et Mortimer par exemple. Mais c’est Jacobs…).

Quand nos protagonistes spéculent sur les actes de Jack (hypothèses bien différentes de celles de la police qu’ils considèrent avec raison, comme absurdes), le lecteur découvre une vision "objective". La vision exacte de ce qui s’est passé. Il constate ainsi le décalage entre leurs théories et la réalité.

C’est le principe du contrepoint. En musique, le contrepoint est un style d’écriture qui joue sur la superposition organisée de lignes mélodiques distinctes. Cette théorie hyper dynamique permet de dramatiser une situation tout en rendant les héros faillibles, facilitant ainsi l’identification et la catharsis chère à Aristote.

On retrouve cette technique dans Chantons sous la pluie. Au début du film, la star de cinéma muet, Don Lockwood explique à ses fans comment ses parents l’ont nourri dés sa plus tendre enfance, de Shakespeare, de Molière et de tous les grands classiques. Ils lui ont ainsi inculqué la devise de sa vie "De la dignité, avant tout, de la dignité". Un discours ô combien moraliste, quelque peu différent de ce que l’on découvre à l’image.