mardi 30 mars 2010

Mise à nu


2 planches de plus. Toujours dans la continuité de l'histoire.
Enfin presque... Dans le récit initial, après l'ouverture sur l'assassinat d'Annie Chapman, une pleine page était réservée à une "reconstitution" du Times. Cette page avait pour multiple objectif de présenter l'article complet lu par Doyle, d'amener le lecteur à se glisser dans la peau d'un "enquêteur" (il lisait une page du Times, qui s'avèrerait utile plus tard dans l'histoire car dissimulait quelque part dans les articles ou illustrations annexes une information essentielle...) et, de participer à planter le décor, l'époque dans lequel le récit allait se dérouler.
Cette page a été supprimé, mais a bien y réfléchir, j'aimerai beaucoup la réintégrer :)
Cela étant, les planches ci-dessous (hors cette page du Times donc) correspondent aux pages 7 et 8.
Mon objectif est de présenter la totalité du découpage et bien évidemment la totalité des dialogues de ce premier album. C'est un exercice délicat, car cette étape n'a pas de valeur artistique en soi. Les dessins sont "rough", le découpage a valeur de rythme, les décors sont très stylisés et les personnages encore en phase de "caractérisation" (ils ont beaucoup trop de similitudes et doivent prendre un peu plus d'ampleur et de corps pour être attachants et reconnaissables). La mise au propre permettra de résoudre l'essentiel des manques présents dans cette étape. Cela étant, j'espère que les planches présentées restent lisibles et agréables à lire. Mon but est de me mettre à nu, non pas dans un but artistique, mais bel et bien dans un exercice de création au vu et au su du plus grand nombre. Aux premiers lecteurs qui suivent ce blog, je vous remercie de vos avis, critiques, questionnement, et je l'espère, encouragements.

Au plaisir de vous lire

James

jeudi 25 mars 2010

Les Dents de l'Alien

Le début de cet album, est ce qu’on appelle en écriture (théâtre, cinéma, littérature…) l’exposition. Il décrit l’élément déclencheur de toute l’aventure qui va suivre. Celui-ci doit être suffisamment complet pour intriguer le lecteur et suffisamment rapide à se mettre en place pour ne pas l’ennuyer (combien de films décrit-on comme mettant longtemps à démarrer). Bien sûr, il y a des exceptions. Alien par exemple, où il faut attendre 32 minutes avant que le monstre ne saute au visage de John Hurt.

Ici, l’exposition se décline sur 6 pages. Tout d’abord, « l’attaque ». A la manière des Dents de la Mer, cette séquence possède l’avantage de planter le décor. Le lecteur sait de quoi on va parler et situe immédiatement l’époque et les lieux.

On enchaîne ensuite sur une séquence avec Arthur et Louise, qui permet de faire connaissance avec notre héros, tout en découvrant son hypocrisie, semblable à celle de la société victorienne. Celle où les londoniens poussaient des cris d’orfraies, ulcérés par les meurtres sordides de Jack, tout en se délectant des détails délicieusement scabreux qui s’étalaient dans les journaux. Cet aspect voyeuriste de l’âme humaine est d’autant plus intéressant qu’il est terriblement contemporain (il suffit de voir les bouchons que provoquent des accidents de voitures parce que les conducteur ralentissent pour regarder les détails des carambolages....).

La troisième partie de l’exposition est la rencontre avec Mortimer qui va obliger Arthur à enquêter pour lui et où l’on subodore la faute originelle de Doyle dont le point d’orge est la vue de celui-ci dans son lit, à côté de Louise endormie, seul face à sa conscience.

lundi 22 mars 2010

Premier "bug" !

Le scénario a beaucoup évolué entre la première version (cinématographique) et la première version BD. Il y a eu de nombreuses étapes d'écriture afin de fixer le rythme et l'équilibre générale de l'histoire. Le découpage a lui aussi évolué au fil des réecritures. J'ai tenté de m'adapter au besoin du récit sans pour autant déséquilibrer ce que j'ai voulu mettre en place dès le début de cette aventure : rester au plus près des personnages, coller à leurs expressions, leurs pensées, à ces petits riens qui les mettent en valeur, les dévoilent peu à peu et qui créera (je l'espère du moins) un attachement. Les dialogues ont évolué parallèlement au découpage... et ils continueront à évoluer afin d'être concis et naturels. Le découpage des pages 5 et 6 est important car il présente l'évènement déclencheur qui va plonger Doyle dans l'aventure. Sur le papier le découpage est assez simple : son objectif est de mettre en valeur le message "troublant" de Mortimer et la réaction de Doyle. J'ai tenté de faire simple pour ne pas surcharger la page. Je pensais pouvoir tout faire rentrer, mais je suis bien obligé d'admettre que ça ne fonctionne pas (enfin, disons que ça fonctionnait trés bien dans ma tête avant de faire le montage du texte) car j'ai du laisser un tier des dialogues de côté. En bref, la page est à retoucher. Ca me fait du boulot en plus :)

jeudi 18 mars 2010

Le Réveil

La série 1888 comportera donc 5 albums. Celui-ci, le premier chapitre, est nommé «Le Réveil». C’est un épisode dit d’exposition. Il a pour but de décrire et caractériser les protagonistes, les éventuels conflits qui peuvent intervenir entre eux et bien sûr, l’objectif de base de nos personnages, leur but.

Il est à préciser que ma culture dramaturgique est avant tout cinématographique (d’où l’idée de m’interdire volontairement de faire « penser » les personnages). Aussi, pour justifier mes choix, je ferai bien souvent appel à des références provenant du 7ème Art.

dimanche 14 mars 2010

Une histoire ça commence comment ?





Hé bien, déjà, ça commence par un scénario. Pour ça, pas de problème, tout était prêt de longue date. Un vrai travail de fourmi pour édifier une histoire originale autour de personnages mondialement célèbres. Pour le reste, pour le dessin donc, j'ai pris tout mon temps à réfléchir, tester, essayer différents styles et différentes approches pour représenter au mieux un fait divers à ce point connu, raconté, qu'il devient presque suicidaire de s'y attaquer. Et c'est justement parce que cette histoire a été racontée par les plus grands auteurs que le pari est passionnant. Enfin, qu'il me passionne. Le plus difficile est de communiquer aux autres cette passion. Sur la base du scénario j'ai effectué un premier découpage auquel j'ai ajouté grossièrement les dialogues. Cela permet de se faire une idée de la dynamique générale de la page, de la présentation des personnages, de l'évolution de l'intrigue. Ce découpage me servira de base aux travails des planches finales. Mon intention n'est pas de faire du beau, mais du fonctionnel. Qu'est-ce qui marche et qu'est-ce qui ne marche pas. Voici les 4 premières pages ;les autres viendront peu à peu.

James

jeudi 4 mars 2010

Le Pitch de la série

1888, ou comment Arthur Conan Doyle, Sigmund Freud, Bram Stoker et Emmanuel Lasker, tous jeunes hommes encore inconnus, vont unir leurs forces pour poursuivre Jack l’Eventreur.Mais il arrive que dans certaines traques, les chasseurs deviennent les proies…

Pourquoi ce thème tant de fois vu, revu et rabâché au cinéma, en BD, en littérature ? Pourquoi Jack l’éventreur demeure encore à ce jour l’image du mal absolu ?

Pourtant, il n’est pas le premier Serial Killer de l’histoire. Loin de là. On peut même dire qu’avec ses cinq meurtres, à côté d’une Elizabeth Báthory ou d’un Gilles de Rai, il fait figure d’amateur.

Je crois que « Jack » est d’abord un mythe révélateur des phantasmes qui tourmentaient l’époque victorienne. Et surtout, qu’il cristallise la fin d’une époque et le début d’un autre. Comme ce Londres séparé en deux, qui abrite à la fois l’élite intellectuelle qui va faire le XXème siècle et l’aspect le plus barbare de l’être humain à travers le cloaque que représente Withechapel. Ce bouge immonde, avec ses restes de croyances païennes, de sexe, de violence, d’alcool, de misère sur fond de révolution industrielle.

Ici, la poursuite de Jack n’est finalement qu’un prétexte pour confronter ces deux univers. C’est en cela que cette série est nouvelle. L’idée est en fait de décrire comment des hommes ont besoin de vaincre leurs démons les plus noirs pour devenir des êtres d’exception.

Au VIIIème siècle avant J-C, Homère décrivit l’odyssée d’Ulysse qui provoqua la colère de Poséidon. Celle-ci condamna le héros de la guerre de Troie à errer 10 ans et à faire preuve de toute sa force et de sa ruse pour surmonter plusieurs épreuves comme celle du cyclope Polyphème, des Sirènes, de Charybde et Cilla, de la sorcière Circé, de Calypso, des Lotophages….

1888 décrit l’odyssée de quatre jeunes hommes qui deviendront des génies incontournables du XXème siècle. Arthur Conan Doyle jeune médecin qui a publié son premier roman ayant pour héros Sherlock Holmes « La Marque rouge ». Mais cet ouvrage n’a connu aucun succès.

Sigmund Freud qui entrevoit déjà la voie qui le mènera à la psychanalyse, mais celle-ci demeure incertaine à une époque où le simple fait d’évoquer le mot sexualité est scandaleux. Bram Stoker est journaliste et directeur de théâtre. Mais l’œuvre qui le rendra célèbre « Dracula » est encore loin. Quand à Emmanuel Lasker, jeune amateur de philosophie et de mathématiques, s’il est déjà un excellent joueur d’échecs, il n’a pas encore jeté les conceptions qui vont révolutionner les échecs et le propulsé champion du monde pour 27 ans.

De la même manière qu’Ulysse, suite à la faute originelle de Doyle, nos quatre héros devront passer différentes épreuves et affronter plusieurs adversaires afin de parvenir à leurs fins. Traquer et démasquer le monstre de Withechapel qui terrifie Londres ; Jack l’Eventreur.

Les quatre compagnons vont ainsi se retrouver propulsés dans cette aventure qui va les dépasser tout en les forgeant et rendre possible pour leur destin futur.