jeudi 25 mars 2010

Les Dents de l'Alien

Le début de cet album, est ce qu’on appelle en écriture (théâtre, cinéma, littérature…) l’exposition. Il décrit l’élément déclencheur de toute l’aventure qui va suivre. Celui-ci doit être suffisamment complet pour intriguer le lecteur et suffisamment rapide à se mettre en place pour ne pas l’ennuyer (combien de films décrit-on comme mettant longtemps à démarrer). Bien sûr, il y a des exceptions. Alien par exemple, où il faut attendre 32 minutes avant que le monstre ne saute au visage de John Hurt.

Ici, l’exposition se décline sur 6 pages. Tout d’abord, « l’attaque ». A la manière des Dents de la Mer, cette séquence possède l’avantage de planter le décor. Le lecteur sait de quoi on va parler et situe immédiatement l’époque et les lieux.

On enchaîne ensuite sur une séquence avec Arthur et Louise, qui permet de faire connaissance avec notre héros, tout en découvrant son hypocrisie, semblable à celle de la société victorienne. Celle où les londoniens poussaient des cris d’orfraies, ulcérés par les meurtres sordides de Jack, tout en se délectant des détails délicieusement scabreux qui s’étalaient dans les journaux. Cet aspect voyeuriste de l’âme humaine est d’autant plus intéressant qu’il est terriblement contemporain (il suffit de voir les bouchons que provoquent des accidents de voitures parce que les conducteur ralentissent pour regarder les détails des carambolages....).

La troisième partie de l’exposition est la rencontre avec Mortimer qui va obliger Arthur à enquêter pour lui et où l’on subodore la faute originelle de Doyle dont le point d’orge est la vue de celui-ci dans son lit, à côté de Louise endormie, seul face à sa conscience.